mercredi 26 mai 2010

Unmade beds


Pendant que Paris redécore à grand frais les champs Elysées d'une moquette champêtre, redonnant un peu de sens au nom de l'avenue-la-plus-belle-du-monde, Bordeaux a mis du vert partout sur ses quais. Et pas seulement l'espace d'un weekend. Pour cause d'agoraphobie misanthropique, je ne suis hélas pas allé voir les champs passer au vert. Une autre fois peut-être.

(###) Le titre d'ouverture de la BO du film Unmade beds ("traduit" en français par "London nights", ne me demandez pas pourquoi). C'est trash, vivant, excellent. Si-si.

Miroir d'eau




Aller-retour express à Bordeaux, plus belle que jamais...

(###) The Doors, que je redécouvre avec énormément de plaisir.

Paysage dégoulinant


Les bords de Seine, fondant au soleil et dégoulinant de l'arrière de cette camionnette.

(###) The Drums, ma découverte du moment. Une pêche incroyable, qui fait du bien.

Duel au soleil

(###) Duel au soleil, Etienne Daho, qu'on aurait tort de vouloir enterrer (oui, je suis sérieux).

L'aiguille et le rocher



Les jolies falaises d'Etretat.

(###) Made in Normandie - Stone et Charden, qu'on aurait tort de vouloir oublier. Nan, je déconne.

samedi 22 mai 2010

My mistakes were made for you

About as subtle as an earthquake, I know
My mistakes were made for you

Un post écrit pour L'Atelier à lire en cliquant ici.

(###) La chanson des Last Shadow Puppets, qui en plus de faire de belles chansons ont un nom formidable.

dimanche 9 mai 2010

Car tout n'est pas perdu, Madame, de vos mythes d'aurore

Les sangliers sont lâchés.
Je répète :
les sangliers sont lâchés.

Les petits patrons font les grandes rivières de diamant.
Deux fois.

Les roses de l’Europe sont le festin de Satan.
Je répète :
les roses de l’Europe sont le festin de Satan.

Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Voire pour le monde.

Chère vieille Europe, cher vieux continent, putain autoritaire, aristocrate et libertaire, bourgeoise et ouvrière, pomponnée des grands siècles et colosses titubants. Regarde tes épaules voûtées, pas moyen d’épousseter d’un seul geste, d’un seul, les vieilles pellicules, tes peaux mortes d’hier et tabula rasa… D’ici on pourrait croire à de la pourriture noble et en suspension. Il flotte encore dans l’air de cette odeur de soufre.

Sale vieille Europe, celle qui entre deux guerres et même encore pendant caressait pour son bien le ventre des pays de ses lointains ailleurs et la bite à la main arrosait de son sperme les sexes autochtones.

On se relève de ça ? On se relève de tout même des chutes sans fond.

Nous avons su monter nous avons su descendre, nous pouvons arrêter et nous pouvons reprendre…
Europe des lumières ou alors des ténèbres ; à peine des lucioles dans les théâtres d’ombre. A peine une étincelle dans la nuit qui s’installe et puis se ressaisit, et puis l’aube nouvelle, après les crimes d’enfance, les erreurs de jeunesse on n’arrache plus les ailes des libellules d’or.

Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Voire pour le monde.

Amnistie, amnistie ou alors amnésie, qu’est ce que vous voulez que ça foute, de toutes façons il faut bien avancer, pressons l’pas camarade et puis réalisons réalisons, il en restera toujours quelque chose allez ! Matérialiste alors ça fait qu’au moins on est sûr de n’pas se tromper, et du tangible alors jusqu’à l’indigestion, du rationnel alors et jusqu’à en crever, des logiques implacables mais toujours pas de sens… Eh princesse de l’Histoire dans sa marche forcée, on finit par se perdre en passant sous tes arches multiséculaires.

Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Voire pour le monde.

On est passé de tes arcanes passées, passé de tes arcanes passées, on est passé de tes arcanes passées, aux charmes technocrates…
Alors l’Europe alors l’Europe alors l’Europe alors. Bruxelles, Schengen, Strasbourg, Maastricht, PIB, PIB, CEE, Euratom, OCDE et GATT. Protégez-nous marché de cet AMI commun d’un monde si petit.

Euromonnaie unique, Nasdaq et CAC 40, orgiaque, idyllique, faîtes de la poésie, soutenez la culture, produisez du spectacle et de l’entertainment comme on dit chez nos frères d’Outre-Atlantique et toc anciens Européens, nouveaux maîtres du monde pendant que le dragon asiatique rêve, fait ses étirements, il est beau et puissant, crache du feu gentiment.

Pendant qu’Ernest Antoine Seillière fait son apparition et nous déclare sa flamme il nous aime et nous dit : « Nous ne sommes pas comme les politiques soumis à la pression de la rue »
Et on entend au loin résonner les clameurs de la foule, les beaux mouvements d’ensemble, les défilés glorieux et puis la lutte des classes.
Et maintenant c’est sérieux, eh bébé, c’est sérieux on ne croit plus en rien, nous montons de toutes pièces ce business et Basta, on chevauche pas Pégase ça c’était pour l’extase et l’extase c’est fini.
Extension, extension, expansion si possible, pas de rêve à porter seulement des dynamiques.
D’abord la thune bébé et le reste suivra et le reste viendra c’est ce qu’on dit je crois en cette époque là bénie des globophages.

Chère vieille Europe, ta tête connaît à peine tes jambes qui souvent ne comprennent pas tes bras comment ça marche un corps déjà. Comment ça marche un corps étranger à son corps on n’sait pas on s’en fout on s’embrasse quand même et puis on a raison.

Sale vieille Europe, te souviens-tu de la force brutale, occident mal luné, guerre brûlante, guerre froide, et enfin de guerre lasse et enfin de guerre lasse.

Nous travaillons actuellement pour l’Europe.

En veux-tu en voilà des écoles de la / performance et voilà des patrons créateurs du Global business dialogue ou Electronic commerce pour s’asseoir en gloussant sur toutes les exceptions à commencer par ce truc machin culturel.

Histoires de producteurs et de consommateurs, du producteur au consommateur, et des intermédiaires à plus savoir qu’en foutre, toute ton âme s’est usée sur ce chemin sans fin et ce va-et-vient, viens on y va, nous aussi, profiter, pas d’raison, après tout ça ira, on en aura pour tout le monde, y’en aura pour tout l’monde, on a dit pour tout l’monde, pour tout l’monde
et mon cul !

A quelle hauteur vas-tu ériger tes remparts ?
Où vas-tu repousser tes nouveaux murs d’enceinte ?
Quelque chose est resté en travers de la gorge et nous voulons cracher c’est la moindre des choses mais vous pouvez, madame, vous adressez à nous car tout n’est pas perdu non tout n’est pas perdu de vos mythes d’aurore ici le soleil brille pour tous et on y croit.

Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Voire pour le Monde

Quelque chose est resté en travers de la gorge et nous voulons cracher c’est la moindre des choses mais vous pouvez, madame, vous adressez à nous car tout n’est pas perdu non tout n’est pas perdu de vos mythes d’aurore ici le soleil brille pour tous et on y croit.

La vérole sur vos gueules.
Je répète :
la vérole sur vos gueules.
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée ne sont plus entendus au banquet des banquiers.
Une fois.
La marmite de l’ermite est remplie de rubis.
Je répète :
la marmite de l’ermite est remplie de rubis.

La vieille Europe est la maquerelle des ballets roses.
Deux fois.
Quand les sirènes se taisent, les rapaces gueulent.
Je répète :
quand les sirènes se taisent, les rapaces gueulent.
Le rouge et le noir des tortures sont les fleurs du mal.
Je répète :
le rouge et le noir des tortures sont les fleurs du mal.
Le jour de l’Occident est la nuit de l’Orient.
Deux fois.
Le jour de l’Occident est la nuit de l’Orient.
Je ne suis pas chauvine
mais la France est quand même la reine des fromages.
Tryphon Tournesol est un zouave.
Six fois.

Le sang versé est la tasse de thé des géants de la foire.
Deux fois.
Il pleut des cordes sur la Concorde.
Il pleut des cordes sur la Concorde.
Les petites filles modèles sont les élues de l’Europe.
Je répète :
les petites filles modèles sont les élues de l’Europe.
Merde à la sûreté.
Deux fois.
La folie des grandeurs tue les merles moqueurs.
Je répète :
la folie des grandeurs tue les merles moqueurs.
Si vous ne trouvez plus rien cherchez autre chose.

Paix en Suisse.
Je répète :
paix en Suisse.
Les noces de sang incendient l’horizon.
Deux fois.
Le rimel de l’Europe coule sur les plastrons.
Deux fois.

La vie commence maintenant,
et maintenant, et maintenant.

L’Europe est une petite déesse mortelle.
Deux fois.

L’enfance de l’art est un lever de soleil.
Je répète :
l’enfance de l’art est un lever de soleil.

Nous travaillons actuellement pour l'Europe.

(###) Un morceau de 23 minutes 45 qui démarre et se conclut par les élucubrations absurdes de Brigitte Fontaine (une homonyme, résolument barge). "Le rimel de l'Europe coule sur les plastrons, deux fois". Entre les deux, Bertrand Cantat scande un texte très dur et très fort sur l'Europe sur un fond de musique cabalistique. Une transe presque. Bref, un morceau pour le moins difficile d'accès, qui puise sa force - sur la forme comme sur le fond - dans son absence de concession. Il n'empêche, avec le recul, je me demande si cette chanson n'est pas le chef d'oeuvre de Noir Désir. Une chose est sûre, en tout cas, l'Europe est une petite déesse mortelle. Deux fois.

samedi 8 mai 2010

Cracher dans la soupe, mais surtout pas contre le vent

Le 21 mai 2007, fraîchement élu, Nicolas Sarkozy s’est sacrifié au traditionnel exercice de la photo officielle. Sur suggestion du photographe, il a accepté pour la première fois que le drapeau européen soit associé au drapeau français. Même si cela reflétait sans doute plus la volonté de l’homme de s’imposer sur la scène européenne - et mondiale - qu’une réelle europhilie, le symbole était d’importance.

A la veille de la journée de l'Europe et alors que l'Union Européenne est ébranlée par l'une des plus graves crises de sa courte histoire, Nicolas Sarkozy regrette peut-être d'avoir voulu marquer si ostensiblement son mandat du sceau européen : il n'est pas inenvisageable que ce drapeau ait perdu toute signification dans 10 ans.

Des économistes tout ce qu'il y a de plus sérieux, parmi eux des prix Nobel, commencent à évoquer très sérieusement la mort de l'euro. Une hypothèse que le réveil des égoïsmes nationaux rend de plus en plus crédible. L'Europe apparaît comme irrémédiablement divisée quand elle a plus que jamais besoin de se montrer unie. Nos dirigeants ont la mémoire courte. A moyen terme, le spectre d'un retour de l'inflation, du chômage et des conflits sociaux d'envergure n'a plus rien d'irréaliste. Je tremble aux perspectives que cela ouvrirait.

L'Europe a déjà connu une situation similaire, après le Krach de 1929. Un terreau de misère où s'épanouissent les extrêmes. Il n'a fallu que 10 ans pour que la seconde guerre mondiale éclate. Pour rappel, en 1919 les pays européens avaient adhéré à la Société des Nations, on pensait les conflits terminés pour de bon. Las ! L'Homme est ce qu'il est. Les peuples ont la mémoire plus courte encore que leurs dirigeants.

Si la Belgique peut mourir, je ne vois pas pourquoi l'Union Européenne serait moins vulnérable. Le processus est le même : on ne se comprend plus, on s'accuse, on stigmatise et puis on finit par se séparer faute de projet commun. Il n'y a plus que le roi qui unit les belges, dit-on. Qu'est-ce qui unit les européens aujourd'hui ? Sûrement pas la volonté de vivre ensemble. L'euro ? Peut-être, encore faudra-t-il le sauver. Je pourrais continuer, parler de la stigmatisation des immigrés et des musulmans en particulier, qui reflètent autre chose qu'un simple problème d'assimilation ou qu'une histoire de conflits de valeurs : j'y vois la recherche plus ou moins consciente de boucs-émissaires. Les discours anti-riches, pas toujours injustifiés tant les inégalités se sont creusées, sont du même ordre. Je m'arrête là, à quoi bon jouer les Cassandre ?

J'en suis persuadé, nous sommes à un croisement. Le meilleur comme le pire peuvent en résulter. Honnêtement, je n'ai pas l'impression qu'on prenne la première direction. C'est de la tristesse et de l'amertume que je ressens devant la mort annoncée du rêve européen.

(###) Les enfants terribles, que j'ai eu l'agréable surprise de retrouver sur Youtube.

Karl Marx aussi a parfois des mots avec sa femme.

(###) Yours and mine - Calexico

6 Day Riot


(###) Sky Father

Impro

(###) Hey you

vendredi 7 mai 2010

Saint-Lecteur...


...priez pour nous.

(###)

Buy Now!!


(###) La Peste, des mêmes.

La Maison Tellier


(###) C'est une nouvelle de Maupassant, mais c'est aussi un groupe français qui rêve de FarWest depuis sa triste Normandie. Ici, la chambre rose. La Maison Tellier the french House of the Rising Sun.

Celle qui m'ouvre la porte / Est sans doute la plus belle / De toutes les pensionnaires / Qu'ait connu ce bordel / Il y a trois jours à peine / Elle partageait mon lit / J'espérais qu'elle revienne / La voilà bien partie...