Photomontage qu'on peut admirer au musée de la Monnaie, à Paris (un lieu qui, heureusement, ne se contente pas d'exposer pièces et médailles d'hier et d'aujourd'hui mais propose souvent des expositions photo de grande qualité). Peur sur la ville, c'est le nom de celle-ci. On y trouve une série de clichés du photographe de guerre Patrick Chauvel, transposés dans notre tranquille capitale par la magie de Photoshop. Comme un rappel que la paix n'est que la période qui sépare deux guerres, si l'on n'y prête pas gare. J'ai choisi cette photo, une des plus sobres, parce qu'elle a été prise à deux pas de l'IFP, et que ce carrefour, j'y passe tous les matins. Le seul élément qui provient de la photo originale, c'est cette fumée noire et grise, qui s'échappait d'une tour de Beyrouth, bombardée par les avions israéliens. Beyrouth dont Patrick Chauvel rappelle qu'avant qu'on s'y promène avec des fusils d'assaut, était une ville normale "avec ses passants pressés de rejoindre les cafés et ses embouteillages". Et puis tout bascule. Comme pour nous rappeler que nous ne sommes pas à l'abri, l'exposition présente aussi des photos de violence urbaine à Paris, bien réelles cette fois. On y trouve en vrac des photos de la libération, des mouvements pro/anti OAS, de mai 68, des émeutes de Villiers-le-Bel, etc. Un mélange un peu hétéroclite et donc moins efficace que la série de Patrick Chauvel. L'exposition se poursuit pour une petite semaine encore.
Anecdote amusante, au milieu de l'exposition, un type est venu me demander si j'étais journaliste. Comme ça, de but en blanc. "- Ben non, pas tout à fait, pas encore. - Ah bon, d'accord excusez-moi". Et ça s'est arrêté là, quand j'ai voulu aller le voir après la visite, il était parti. Je ne sais pas s'il était doué d'un don de prescience approximatif ou si je commence à ce point à ressembler à une caricature de journaliste, mais c'était assez improbable.
(###) Beirut - Postcards from Italy
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire