Elle saisit la pochette, caresse la couverture, sourit à la jeune fille, délicatement sort le disque et l'insert dans le lecteur.
D'abord quelques notes de basses, qui doucement, comme à tâtons, commencent à se faire entendre. Puis très vite la guitare entre en scène, insolente, sauvage, accompagnée du pas lourd et distinct de la grosse caisse.
Comme si la musique faisant semblant de demander la permission d'entrer avant de défoncer toutes les issues et d'envahir la place.
Une voix grave et forte vient scander les premières paroles. On sent l'urgence. La musique prend un goût de sueur et de café noir.
D'abord quelques notes de basses, qui doucement, comme à tâtons, commencent à se faire entendre. Puis très vite la guitare entre en scène, insolente, sauvage, accompagnée du pas lourd et distinct de la grosse caisse.
Comme si la musique faisant semblant de demander la permission d'entrer avant de défoncer toutes les issues et d'envahir la place.
Une voix grave et forte vient scander les premières paroles. On sent l'urgence. La musique prend un goût de sueur et de café noir.
I wish I though you were dead,
So I stop losing you,
That awful constant dread,
That always comes through,
So I stop losing you,
That awful constant dread,
That always comes through,
L'escalade se poursuit, la batterie sonne la charge dans un rythme chamanique, le chant se fait plus pressant, les paroles plus agressives, violentes, la guitare s'esclaffe, et soudain pousse un cri désespéré, se tait. Seule la basse continue de résonner, lentement. Un violon gémit doucement. Le chant reprend. Cette fois les mots ne sont presque pas chantés. Ils sont récités, murmurés avec force, susurrés tristement.
Forgive me 'cause I love you,
Please forget me so I can forget you,
Please forgive me 'cause I wanna forget you,
Please forget me so I can forget you,
Please forgive me 'cause I wanna forget you,
Les derniers mots sont prononcés si doucement qu'on les entend à peine. Elle se lève, regarde par la fenêtre pendant que la chanson s'éteint sur le même riff de basse doux et sombre qui avait démarré le morceau. La chanson s'excuse de partir comme elle s'était excusée d'entrer. Elle se dit qu'on est souvent plus désolés de partir que d'entrer. N'empêche, on part quand même. Dehors quelques piétons se hâtent de rentrer chez eux. Un chien renifle une poubelle, s'allonge un instant, repart. Un taxi impatient fait retentir son klaxon. Elle hausse les épaules et ferme la fenêtre.
(###)
(###)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire