mardi 24 novembre 2009

Le blanc, c’est comme les enfants : c’est très salissant.

Je suis privé d’appareil photo jusque Noël au moins. Un épisode que je ne narrerai pas, parce qu’il est sans intérêt et que surtout il me peint sous une image peu flatteuse (c’est mon mauvais profil). Sans appareil, plus de photo. Les Berlinois rajouteront : sans apparatchik, plus de mur.



Je dis ça, c’est pour rester dans l’actualité d’il y a quelques semaines. En journalisme on appelle ça « prendre du recul ». C’est un concept : ne pas traiter pas l’info en même temps que tout le monde n’est pas une faute professionnelle si c’est pour « prendre du recul ». Je peux donc vous parler de la chute du mur de Berlin de manière totalement apaisée, je ne suis plus dans l’émotion de l’instant puisque cela s’est produit il y 20 ans ET 15 jours.



Ces 15 jours sont très importants puisqu’il s’agit de ma valeur ajoutée. En économie, c’est ce qui justifie qu’une entreprise s’octroie une marge de 200% ou plus. Pour vous dire comme ces 15 jours ont de la valeur. Accessoirement, le travail du journaliste est nettement simplifié. D’une part, avec la pléthore d’articles parus dans la presse 15 jours avant, il faut reconnaître que la recherche d’informations est quand même beaucoup plus facile. Par ailleurs, les spécialistes du sujet sont beaucoup moins sollicités que dans le vif du moment. Cette technique des 15 jours, c’est un vrai filon. Et puis imaginez que j’aie un scoop à faire paraître sur le sujet, si je le publie tout de suite, il sera noyé dans la masse. Alors que si j’attends, mettons 15 jours, ça change tout. C’est le truc : attendre que le sujet n’intéresse plus personne.



Voilà. Je n’avais rien de plus à dire sur la chute du mur de Berlin. C’est navrant, ça diminue un peu l’intérêt d’avoir une telle valeur ajoutée. En tout cas une chose est sûre, si j’avais eu quelque chose d’intéressant à dire, c’était le moment.



Ps : promis la semaine prochaine j’arrête de parler comme si j’étais déjà journaliste



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