mercredi 30 décembre 2009

Les Chats Persans

En version anglaise, le titre du film de l'iranien Bahman Ghobadi, ça donne "No One Knows About Persian Cats" (personne ne connaît les chats persans).

En tout cas moi je confesse que je ne les connaissais pas.
Les chats persans, dans le contexte du film, ce sont les musiciens de la scène musicale undergroung iranienne. Et elle existe.

Dans l'autobiographique Persépolis, Marjane Satrapi m'avait déjà fait découvrir de jeunes iraniens remuant la tête sur du AC/DC, grâce à des cassettes échangées sous le manteau au nez et à la barbe (réglementaire) des Mollahs et des gardiens de la révolution. Ici, le réalisateur Kurde nous emmène de groupe en groupe, la musique étant le fil rouge d'une histoire prétexte à nous montrer la jeunesse iranienne telle qu'elle est (les acteurs sont tous amateurs et les musiciens présentent leurs vraies créations). Inutile de préciser que le film a été tourné sans autorisation et qu'il est interdit en Iran.

Quand on voit le contraste entre l'image d'un Iran islamiste et celle d'une société qui aspire visiblement à plus - beaucoup plus - que ce que l'interprétation rigoriste de la Charia lui permet, on ne s'étonne plus des troubles actuels.

Au delà de cet aspect documentaire, le film est beau, les acteurs réjouissants, la musique étonnante. Jamais je n'aurai imaginé la scène musicale iranienne aussi riche.

Je vous invite à écouter Take It Easy Hospital, un groupe dont les membres sont aussi les acteurs principaux du film. Human Jungle est d'ailleurs le titre phare des Chats Persans.

(###) Le Myspace du groupe.

mercredi 2 décembre 2009

Amnésie

En interdisant la construction de minarets sur le territoire de la confédération, les Suisses confondent neutralité et isolement. Ce vote les dépasse, c’est un cri irraisonné où s’étranglent la peur, l’incompréhension, l’ignorance et l’intolérance. Les Suisses ont fait ce qu’on attendait d’eux : ils ont répondu à côté de la plaque à une question qui leur était posée dans ce seul but.



La société est ébranlée, elle cherche à s’unir. Et rien de plus facile que de s’unir « contre ». Nil novi sub sole. D’ailleurs nous aurions tort de jouer les donneurs de leçon. Car que dire de ce débat sur « l’identité nationale » que l’on tente de nous imposer ? Depuis quand débat-on d’une identité ?



Je viens de terminer Suite française, d’Irène Némirovsky. Ecrivain russe, chassée de Russie par la révolution bolchévique elle s’exile à Paris avec sa famille. Plus tard elle devient un écrivain reconnue. Elle se marie avec un banquier, émigré russe comme elle, et dont elle aura deux filles. Elle mène une vie de grande bourgeoise parfaitement intégrée. Ni cela, ni son succès et sa notoriété ne lui vaudront d’obtenir la nationalité française, qu’elle demanda pourtant à plusieurs reprises. Née juive bien que convertie au catholicisme, elle est déportée dans un camp de concentration en 1942. Elle y mourra.



Depuis quand débat-on d’une identité ? Son mari, Michel Epstein, sera lui aussi déporté quelques semaines après elle. Dans l’intervalle, et avec l’aide de Robert Esménard (directeur des éditions Albin Michel) et d’autres, il remue ciel et terre pour attirer l’attention sur la situation de son épouse, pour tenter de fléchir les autorités françaises et allemandes. Même si cela doit consister à justifier le régime nazi, à lui donner raison. Il faut relire la correspondance qu’il a entretenue avec Robert Esménard pour comprendre l’espoir fou – le désespoir total – qui anime cet homme. Frénétiquement, il cherche dans l’œuvre de son épouse des passages qui illustreraient son aversion supposée pour les israélites et les bolchéviques. Il s’enthousiasme de certains passages où Irène Némirovsky dépeint en termes peu amènes les petits juifs d’Europe de l’Est qui tentent de se faire une place au soleil. Et c’est vrai qu’elle est parfois dure avec ses semblables dans ses romans. Ses descriptions frisent parfois l’antisémitisme, mais on y sent aussi la tendresse d’une mère. Peu importe, si cela peut la faire sortir. Les efforts de Michel Epstein seront vains. Mais voir cet homme s’affairer ainsi à faire justifier par celle qu’il aime un régime qui est en train de la détruire, un régime qui le détruira, un régime qui cherchera à détruire ses enfants, c’est d’une force, d’une puissance qui donne la chair de poule.



Jamais nous ne devrions forcer les gens à se définir « contre ». Ce débat sur « l’identité nationale » ne nous fait pas honneur. Qui va devoir ainsi se justifier d’être français ? A quelles fins ? Auprès de qui ? Bien sûr que c’est un débat lancé à des fins purement électoralistes, personne n’est dupe. Pas même les français si j’en crois les sondages. Bien sûr que Nicolas Sarkozy n’est pas Hitler, ni même raciste pour ce que j’en sais. On joue de la peur pour resserrer les rangs. Mais il y a des notions, il y a des peurs avec lesquelles il est de la responsabilité des hommes politiques de ne pas jouer. Tout ça pue.



Ces analogies peuvent sembler extrêmes, je les crois justes, pourtant. Nous ne sommes qu'à l'an zéro de la première crise de ce siècle naissant. Il a fallu dix ans à celle de 1929 pour faire fructifier le fascisme et la haine sur le terreau fertile de la misère sociale et des peurs de l'époque. Bien sûr, la situation aujourd’hui est très différente, mais Dieu seul sait où nous serons dans dix ans. Beaucoup de scénarios sont possibles, et certains n'ont rien de réjouissants. Nicolas Sarkozy a montré qu’il avait compris que le multilatéralisme était la seule voie possible pour régler les conflits et faire face aux grands défis du siècle, je mets cela à son crédit. Il serait bon qu’il ne l’oublie pas quand il revient aux affaires internes.



« Un peuple qui oublie son passé est condamné à le revivre », disait Winston Churchill.



Gare à l’amnésie.



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mardi 24 novembre 2009

Le blanc, c’est comme les enfants : c’est très salissant.

Je suis privé d’appareil photo jusque Noël au moins. Un épisode que je ne narrerai pas, parce qu’il est sans intérêt et que surtout il me peint sous une image peu flatteuse (c’est mon mauvais profil). Sans appareil, plus de photo. Les Berlinois rajouteront : sans apparatchik, plus de mur.



Je dis ça, c’est pour rester dans l’actualité d’il y a quelques semaines. En journalisme on appelle ça « prendre du recul ». C’est un concept : ne pas traiter pas l’info en même temps que tout le monde n’est pas une faute professionnelle si c’est pour « prendre du recul ». Je peux donc vous parler de la chute du mur de Berlin de manière totalement apaisée, je ne suis plus dans l’émotion de l’instant puisque cela s’est produit il y 20 ans ET 15 jours.



Ces 15 jours sont très importants puisqu’il s’agit de ma valeur ajoutée. En économie, c’est ce qui justifie qu’une entreprise s’octroie une marge de 200% ou plus. Pour vous dire comme ces 15 jours ont de la valeur. Accessoirement, le travail du journaliste est nettement simplifié. D’une part, avec la pléthore d’articles parus dans la presse 15 jours avant, il faut reconnaître que la recherche d’informations est quand même beaucoup plus facile. Par ailleurs, les spécialistes du sujet sont beaucoup moins sollicités que dans le vif du moment. Cette technique des 15 jours, c’est un vrai filon. Et puis imaginez que j’aie un scoop à faire paraître sur le sujet, si je le publie tout de suite, il sera noyé dans la masse. Alors que si j’attends, mettons 15 jours, ça change tout. C’est le truc : attendre que le sujet n’intéresse plus personne.



Voilà. Je n’avais rien de plus à dire sur la chute du mur de Berlin. C’est navrant, ça diminue un peu l’intérêt d’avoir une telle valeur ajoutée. En tout cas une chose est sûre, si j’avais eu quelque chose d’intéressant à dire, c’était le moment.



Ps : promis la semaine prochaine j’arrête de parler comme si j’étais déjà journaliste



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lundi 9 novembre 2009

Cornerstone

Agenda géant devant le centre Pompidou.

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(###) - [She was close, close enough to be your ghost / But my chances turned to toast / When I asked her if I could call her your name]

Haunted





Lavardin, son château en ruine et son terrible gardien.

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Berries

(###) - The Cranberries, facile.

Misplaced



Un décor et un public un peu guindés pour un concert de chants traditionnels africains.

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dimanche 1 novembre 2009

Good night my friends, goodnight


Marie pensive, et des visages qui s'éclipsent poliment.

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[And all the rain falls down, Amen, on the works of last year's man / I met a lady, she was playing with her soldiers in the dark / Oh, one by one she had to tell them that her name was Joan of Arc / I was in that army, yes I stayed a little while / I want to thank you Joan of Arc for treating me so well / And tho' I wear a uniform I was not born to fight / All these wounded boys you lie beside / Good night my friends, goodnight]

Disappear



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Longue est la route



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Autoportrait


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Partons ensemble, mais surtout pas en même temps

Dimanche, réveil amer. L’impression d’avoir perdu mon temps, encore. Il est tôt, pourtant. J'ai l’impression de perdre mon temps en continu. J’essaye de lire mais je n’arrive pas à me concentrer, je renonce vite. Alors je mets de la musique et je contemple le plafond et mes humeurs. L’un et l’autre s’assombrissent quand je finis par retomber dans le sommeil, mal. Un rêve me réveille, obsédant, dérangeant, insupportable. Je me force à l’imprimer. Je me lève et tente de le retranscrire maladroitement.

Il faut que je sorte. Un vieux jean troué, de bonnes chaussures, un sac en bandoulière avec mon appareil photo, une lampe de poche : je veux retourner voir la petite ceinture. Une ancienne voie ferrée qui faisait le tour de Paris, désaffectée depuis le début du siècle dernier mais dont des tronçons entiers de plusieurs kilomètres sont encore accessibles. Dans les quartiers riches on l’a assainie, on a tout enlevé ou alors on en a fait des parcs aseptisés. Mais partout ailleurs c’est un lieu sauvage, accessible seulement à ceux qui en connaissent les entrées. Les rails sont envahis de végétation, les anciennes gares couvertes de graffitis et fréquentées par quelques clochards ou des humanités à la marge. J’aimais bien m’y balader il y a deux ans. C’est un autre Paris à l’intérieur du grand, une artère malade et poétique, cachée et ignorée de tous. La petite ceinture c'est une provocation, comme un dessin obscène au milieu d’une carte postale.

Je pars à pied malgré la pluie qui tombe à sauts. La population devient plus métissée et plus vivante au fur et à mesure que je m’éloigne des quartiers proprets du centre. Il y a beaucoup de monde dehors qui brave la pluie, avec ou sans parapluie, seuls, en couple ou en famille. Je tombe par hasard sur un endroit où j’étais déjà passé deux ans plus tôt, en émergeant hagard de la vieille voie désaffectée. Il y a toujours un choc qui accompagne le retour brutal à la civilisation après plusieurs heures d'errance dans ce lieu linéaire mais hors du temps. Je me rappelle qu’il y avait des enfants qui jouaient au basket dans le coin. Maintenant il n’y a qu’un chien qui se promène tout seul, sous l’œil las de son maître resté à l’abri dans une cabine téléphonique. Je retrouve la petite ceinture, mais pas à l’endroit prévu sur la carte que j’ai regardée avant de partir. Pour entrer il faudrait jouer les acrobates, ce qui ne me dit rien tout de suite. Je cherche une autre entrée, normalement dans un parc pas très loin. Je m’efforce de longer la voie ferré au jugé. Je passe de parc en parc, m’éloignant de plus en plus, sans trouver d’entrée.

A force je me retrouve près du Père Lachaise. J’avais d’abord pensé m’y rendre ce matin, mais il est fermé le dimanche. Pas aujourd’hui. Je réalise que c’est le jour de la Toussaint. J’hésite un peu. Finalement je me décide, je rentre. Au Père Lachaise aussi il m’était arrivé de me balader il y a deux ans. Tout est identique, mais tout a changé. Je ne vois plus les choses de la même manière, je ne cherche plus rien de ce que je venais y trouver. J’ai lu il n’y pas très longtemps que les cimetières étaient essentiellement des lieux faits pour les vivants. Je réalise aujourd’hui à quel point c’est vrai. Les familles et les proches endeuillés, les promeneurs, les enfants, les touristes, même, tous ceux que je considérais comme des parasites gâchant la solennité du lieu, ce sont eux les vrais habitants. Ce sont eux, aujourd’hui, qui m’intéressent. Le cimetière, majestueux, sauvage, faussement organisé, vivant en somme, c’est un décor somptueux et poétique dans lequel ces humains promènent leur vie. Je passe indifférent devant les tombes de personnages illustres, qu’on reconnaît facilement parce que des groupes de Japonais s’y arrêtent pour les arroser de flashs.

Les tombes anonymes en lutte contre la nature me sont beaucoup plus fascinantes. Les arbres plantent leurs racines, dérangent la terre et bataillent en silence avec la pierre pour le même droit à l’existence. Ces guerres lentes et solennelles aussi ont leurs Verdun : des morceaux de dalles éclatées, bégayant les noms de ceux qui jadis occupaient une place sous leur poids, s’étalent autour de souches mortes. Elles pourrissent après avoir payé cher le prix de leur victoire contre ces illusoires efforts de mémoire marbrés. Plus subtil est le lierre qui entoure les statues érigées pour célébrer tel ou tel général, mort pour la France, pour la Gloire, ou sans doute pour rien. Le cheval qui les porte semble être tombé étouffé par cette étreinte de vert implacable.

Il pleut toujours et mon parapluie a depuis longtemps succombé aux assauts du vent. L’eau dégouline de mes cheveux sur mon visage et s’incruste dans mes vêtements. Alors peu importe, vraiment, qu’il y ait quelques gouttes salées parmi toute cette pluie qui me détrempe posément. J’évite les grandes artères, je cherche les endroits les plus nus de ce cimetière hors du commun. Sur un petit chemin plein de végétation, je croise un homme de 28 ou 29 ans. Nos regards se croisent, nos mélancolies se comprennent un instant. Alors un signe de tête. Presque rien. Un signe que nous appartenons tout deux à ces gens qui se promènent dans les cimetières le dimanche. Comme ça, pour le plaisir du lieu. Pour son calme, pour l’apaisement qu’il procure, pour le chagrin qu’il extirpe, le baume qu’il applique sur les plaies encore fraîches, le vide qu’il impose au cerveau et la sérénité qu’on retrouve en promenant sa vie dans ses artères folles.

(###) - (###) - Debout sur le zinc, Des larmes sur ma manche et Comme s'il en pleuvait.
[Tout se passe comme s'il en pleuvait / Des bleus à l'âme comme jamais / Tout se passe comme si l'on s'aimait / Sans que ne s'arrange jamais / Les non-dits les deuils et les pleurs / Le tout nimbé dans du silence / Dans lequel tu t'enfermes à outrance]

jeudi 22 octobre 2009

L'un rit, l'autre pas

Joshua Radin était en concert à la Bastille samedi 10 octobre, Joseph Arthur au café de la Danse le vendredi suivant. Joseph et Joshua, une entrée en matière très biblique pour parler de deux frères ennemis de la folk alternative américaine. Les deux chanteurs sont originaires de l’Ohio et pratiquent un même rock dépressif à base de guitare acoustique, d’harmonica et de textes à fleur de peau. Avec tant de points communs, on pouvait s’attendre à deux concerts très similaires. Il n’en fut rien.



Physiquement, les deux hommes ne pourraient être plus dissemblables. Joshua Radin est un dandy dans le style newyorkais, avec gilet noir, feutre gris et dentition impeccable. Joseph Arthur représente la face sombre du folk américain : une allure de pantin cassé, courbé dans un corps trop grand, un nez de rapace, le visage hérissé d’une barbe de trois jours enfoui dans des cheveux gras et longs. On imagine le premier fréquenter les caves branchées de la Nouvelle-Orléans et l’autre les bistrots crasseux des plaines de l’Alaska.



Joshua Radin est venu accompagné d’un groupe : clavier, guitare, basse, harmonica et contrebasse alternent sur scène. Joseph Arthur a laissé les Lonely Astronauts qui l’accompagnent d’habitude pour jouer seul. Il a tout de même emmené dans ses bagages deux consoles d’enregistrement qu’il utilise pour s’entourer d’un environnement musical qu’il crée au fur et à mesure. La caisse de sa guitare lui sert de batterie, il enregistre les sons qui tournent ensuite en boucle. Le résultat est impressionnant et parfaitement maîtrisé. Mais le processus l’isole complètement du public, concentré qu’il est sur la construction de ses morceaux. Très vite on a l’impression d’être face à un gamin autiste, enfermé dans son univers qu’il ne parvient à communiquer que par mégarde. En trois quart d’heure de concerts il n’aura prononcé que trois mots.





De son côté, Joshua Radin était d’humeur légère. Il aime Paris. Il le dit, même, il va s’y installer. Rire cynique du public, un peu trop habitué à être si facilement flatté. Mais non, il insiste, il va y vivre. En tout cas il y songe. « La gastronomie française, les femmes, de quoi est-ce que j’aurai besoin de plus ? », s’enquière-t-il. « D’un visa et d’un permis de travail, je peux t’en toucher deux trois mots si tu veux », lui répond entre ses dents une américaine derrière moi. Non, décidemment, Joshua Radin n’a pas envie de pleurer ce soir. Difficile quand on a un répertoire comme le sien. Il parvient malgré tout, et je dois dire avec un certain brio, à faire passer l’émotion de ses chansons tout en faisant rire le public de bon cœur entre deux morceaux. Il s’amuse à raconter le contexte de ses chansons, rit de ses ruptures et maudit son étoile qui le pousse à ne rencontrer « que des filles dépressives ». « Je suis sûr qu’il y en a plein la salle », s’amuse-t-il encore. Il fait preuve de beaucoup d’autodérision, ce qui aide à faire passer des textes parfois un peu mielleux. Après quelques classiques de son répertoire joués presque en acoustique, il part avec son groupe dans un set plus rock, extrêmement réussi. « Ne vous inquiétez-pas, je reviendrai aux trucs dépressifs juste après », fait-il semblant de s’excuser.



Il y revient.



Looks like the rain's pouring down on me / It's drowning me now / And all I want is to come back home / And this old corduroy coat is not keeping me dry / But I can't think of what else to try / That's why the best thing I can give to you / Is for me to go / Leave you alone / You got growing up to do.



Vient l’heure des rappels. Inévitables et tellement institués que Desproges exigeait de faire le sien « au début », pour ne pas avoir à revenir. Joseph Arthur revient, recommence à jouer avec sa console, produit un son proche du grincement qui hérisse une partie du public. Il s’arrête. Sourit : « l’inspiration n’est pas quelque chose qu’on est toujours censé suivre », s’excuse-t-il de bon cœur. Ca y est, il laisse ses jouets électroniques et se contente de sa guitare. Il repart pour trois quart d’heure proposant un spectacle beaucoup plus réussi que sa performance jusqu’ici. Un ange aux cheveux rouge danse péniblement sur scène, titube et, un peu maladroitement, colle un baiser sur la joue du chanteur avant de redescendre - non sans abandonner ses ailes. Cette fois la salle est emballée. C’est sous les applaudissements nourris de la salle que Joseph Arthur quittera la scène, non sans avoir revêtu les ailes de l’ange déchu. Il a des allures d’archange en exil.







Il n’a pas chanté All of our hands, cette fois, c’aurait pourtant été la chanson idéale.



Until we feed the starving, blood is on all of our hands / Babylon is burning and there is no promised land / Until we clothe the naked all of us are damned / Dreams are just for savages calling themselves men / And in time fire will rain down / On our head the sky will open up and life will be bled.



Joshua Radin aussi termine en beauté. Pour leur dernier morceau, tout le groupe vient se placer au milieu du public. Les voilà qui forment un cercle et jouent et chantent debout au milieu d’une foule plus que conquise.



Vivement Tom McRae.



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